Institut Notre-Dame

Hier et aujourd’hui : La fabrique du complot

Le Vendredi 28 Octobre, notre classe d'enseignement d’Histoire-géographie, géopolitique et Sciences politiques, accompagnée par Madame de Pommereau et Madame Brisbart, a eu la chance de visiter le Mémorial de la Shoah, localisé dans le 4e arrondissement de Paris.

Cette matinée très enrichissante a été divisée en 2 temps : d’abord une visite guidée des lieux avec des explications sur les documents exposés. Ensuite, nous avons participé à une activité pédagogique portant sur la théorie des complots.

Telle une introduction, notre visite débute dans la partie extérieure du musée avec une présentation du Mur des noms, qui regroupe les 76 000 hommes, femmes et enfants juifs déportés de France entre 1942 et 1944. Ce mur permet de réaliser, en un seul regard, le drame terrible de la Shoah et le nombre de personnes concernées, rien qu’en France. (Si vous avez vu le film Simone Veil, le voyage du siècle, vous l'avez peut- être aperçu…).

Nous avons poursuivi notre chemin en descendant en profondeur dans le mémorial, où nous avons découvert la Crypte du Sauveur où se dresse une grande sculpture représentant l'étoile juive (l’étoile de David que devaient porter les personnes juives sous l’occupation). Cette étoile fait office de lieu de mémoire et contient d’ailleurs 6 urnes remplies de cendres ainsi qu’une simulation de flamme permanente, un peu comme la tombe du soldat inconnu.

Ensuite, nous nous sommes rendus dans une pièce remplie de documentations (livres, archives, films, croquis, etc…) où il nous a été présenté une pièce maitresse, à l’origine du génocide des juifs : Les Protocoles des Sages de Sion, un texte inventé de toutes pièces par la police secrète du tsar russe. Y sont décrites une vingtaine de prétendues réunions secrètes exposant un plan juif qui utiliserait violences, ruses, guerres et révolutions. Adolf Hitler y fait d’ailleurs référence dans Mein Kampf comme argument justifiant, à ses yeux, la théorie du complot juif et en fait ensuite l'une des pièces maîtresses de la propagande du Troisième Reich. Ce faux témoignage de propagande a été cru par toute l’Union soviétique mais également l’Allemagne et le monde arabo-musulman et a contribué à déclencher la Shoah

Afin de comprendre comment se propage une telle idée, nous avons pu commencer notre activité pédagogique portant sur la Théorie du complot.

Avec cette animation, la classe d’ HGGSP s’est rendu compte du danger et des conséquences graves générés par un complot.

A travers des exemples de théories d'aujourd'hui (Zone 51, reptiliens, mort de Lady Di), mais également d’exemples satiriques (émission Le Complot de Canal+), notre animatrice nous a fait réfléchir sur le raisonnement à avoir pour affirmer la véracité d’une information à première vue surprenante: la démarche scientifique. Cette dernière se divise en plusieurs étapes détaillant les degrés de fiabilité selon une situation: l’anecdote décrite par quelqu’un d’autre, la preuve visuelle, l’expérience personnelle, l'approbation générale, etc…

Pour faire le lien avec la période de la Shoah, nous avons ensuite mené une enquête à travers des documents concernant un juif alsacien, déporté pendant la Second Guerre mondiale, nommé Arthur Salm. Cet homme médaillé de ­14-18 par l'Allemagne, puisqu’il avait combattu aux côtés des allemands, fut admis à l’hôpital de Dijon pour des blessures de guerre dont il souffrait encore et avait écrit une lettre de supplique au préfet pour qu’on ne l’arrête pas en 1943. Après son rétablissement, il est arrêté puis transféré à Drancy. Son logement a été mis sous scellés et ses maigres biens immobiliers confisqués. Il a été déporté dans le convoi n°63 où il y avait 500 hommes, 350 femmes et 100 enfants. 233 hommes ont été envoyés aux travaux forcés, le reste du convoi a été envoyé dans les chambres à gaz. Il est mort en déportation.

Cet exemple montre un cas extrême, où même les anciens soldats qui se sont battus pour l’Allemagne ont été déportés, dans une « logique » implacable, en raison de leur origine juive.

Notre visite s’est achevée vers 13h00 et nous avons poursuivi notre sortie en traversant le quartier juif du 4e, notamment dans la Rue des Rosiers. Cet enchaînement fut très intéressant puisqu’il nous à permis de percevoir la vie d’une communauté aujourd’hui, dont nous venions de comprendre la souffrance d’hier.

C’est pourquoi la classe vous conseille, chers lecteurs, de vous rendre à ce mémorial bouleversant pour réaliser l'ampleur et la portée de la Shoah et également avoir accès aux 50 millions d’archive témoignant de la vie des Juifs en France et en Europe, sous l'occupation: 320 000 photographies, 80 000 ouvrages, 14 000 films, 1500 archives sonores et bien d’autres…